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La machine à coudre les harnais N°6

On l'appelle " l'united "

La machine à coudre les harnais, N°6, en anglais The N°6 harness makers sewing machine.

C'était tellement plus facile de l'appeler l'united, prononcez bien à la française  - u - ni - ted -  le bourrelier de nos provinces n'ayant pas eu vent de la prononciation britannique.

L'united arrive dans les années 1920 chez les bourreliers qui jusqu'alors cousaient le cuir à la main. Pinces en bois serrées entre les cuisses, maintenant les pièces de cuir à assembler, alène dans la main, 2 aiguilles enfilées de fil poissé à la main et le cuir était ainsi cousu au point de sellier.

Evidemment les harnais demandant des longueurs de cuir et des coutures conséquentes, la nécessité de la machine s'imposa peu à peu, la 1ère guerre mondiale ayant favorisé la présence toujours plus croissante de la mécanique dans tous les domaines.

USMC avait pris une longueur d'avance, les machines étaient perfectionnées, l'united  poissant le fil en continu grâce à un circuit chauffant , la longueur des points de couture était réglée facilement, l'aiguille transperçait les cuirs sans difficulté, la navette faisant ses va et vient pour boucler les 2 fils, celui de la bobine et celui de la canette. Les rendements augmentèrent rapidement dans les ateliers des bourreliers-selliers-harnacheurs.

La mise en route, le matin, prenait un certain temps. D'abord allumer le réchaud à pétrole de la machine, vérifier l'eau du circuit de chauffage, casser de la poix dans le bain-marie fixé sur le  haut de la machine. Plus tard la machine sera équipée d'un système de chauffage électrique conçu avec des résistances insérées dans des porcelaines cylindriques.

 Il fallait aussi préparer les canettes avec le bobineur, équipé lui aussi d'un bac à poix chaude, donc d'un système de chauffe également;   les canettes ainsi préparées étaient conservées sur l'united dans un petit boitier chauffé, car il fallait absolument garder la poix liquide et le fil souple.

Une fois la machine en chauffe, selon le travail prévu, le choix des aiguilles, du pied de biche, du fil, de la longueur du point, relevait de l'expérience du bourrelier. Pour cela le livret d'instructions fourni avec l'united pouvait s'avérer utile, du moins au début.

Le volant à manivelle permet de lancer le travail de couture, l'aiguille plantée dans le cuir faisant avancer celui-ci, contrairement à une machine à coudre simple qui possède des griffes mobiles sous le pied de biche. Les pédales permettent également de faire tourner la machine; en cas de blocage  la transmission en bois casse, protégeant ainsi la machine.

Les versions suivantes verront un moteur électrique remplacer l'énergie manuelle, des  poulies d'embrayage caoutchoutées apporteront souplesse au démarrage.

Au fil des années les bourreliers n'utiliseront plus la poix fondue; les tubulures de cuivre, le réchaud, seront démontés et beaucoup d'united  sont dépourvues à ce jour de ces accessoires.

Ces machines restent toujours d'actualité pour la couture des cuirs épais. Peu fragiles si on les manie avec précision et si l'entretien, le graissage sont assurés régulièrement.

Souvent proches  des cent ans, ces United Shoe Machinery N°6 sont de véritables Monuments Historiques.

 

 

 

 

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